On prolonge la réflexion sur le réel initiée le mois dernier en s’arrêtant cette fois sur les EMC, les fameux états modifiés de conscience, et les passerelles qu’il est possible de dresser avec le jeu vidéo.
Pour nous accompagner à travers les « états de réalité non ordinaire », nous recevons Lawrence Rasson, illustrateur passionné par le fantastique, l’imaginaire, la culture amérindienne et les plantes. Son dernier ouvrage, Il était une fois quatre fées : Morgane, Mélusine, Viviane, Ondine, en collaboration avec Claudine Glot, est disponible aux éditions Manannan.
Le sujet étant complexe (parler des EMC sans les réduire à une bête consommation de drogues) et casse-gueule (le piège des discours ésotériques, new-age ou sensationnalistes et autres récits de défonce), il nous paraissait indispensable de présenter et contextualiser des sources sujettes à controverse. Le résultat a pris la forme d’un long disclaimer méthodologique quelque peu aride.
Mais ne vous inquiétez pas, le jeu vidéo reprend rapidement ses droits. Quels sont les jeux qui se réapproprient les diverses formes d’états modifiés de conscience sur le plan thématique comme visuel ? Quid de la question du rêve éveillé ou diurne ? Le débat nous poussera à nous demander si les jeux qui reposent sur un binarisme symbolique (comme le monde de la lumière et le monde des ténèbres dans The Legend of Zelda : A Link to the Past) ne sont pas l’illustration la plus littérale et la plus forte de la possible existence d’autres mondes.
Bonne écoute, en espérant que les chants de Mehdi, Gaëtan et Julien, nos chamanes maison, vous guident à bon port.
Générique de l’émission : Lukhash – Beginning of Anxiety
Générique de fin : Creid (Xenogears Arranged Album) – Melkaba
Cursed Hanasaki Valley pour mon extrait du jeu Okami. Ost composée par Masami Ueda, Hiroshi Yamaguchi, Hiroyuki Hamada et Rei Kondo
Fear d’Adam Freeland pour l’extrait de Julien de Rez.
Compression of time pour l’extrait de Lawrence de Nobuo Uematsu sur FF8.
Danganronpa (D.R version) du jeu Danganronpa pour a quoi vous jouez composé par Masafumi Takada.
Et Melkaba de l’album Creid de Xenogears par Yasunori Mitsuda
En effet je fronçais les sourcils au bout d’un certain temps, mais cela était néanmoins très intéressant. Malheureusement, ça se heurte clairement à mon esprit cartésien, trop académique et peut-être trop étroit?!? Ces histoires d’EMC n’ayant jamais été mon fort et en tant que vieux con et rabat-joie (j’en entendu ça des centaines de fois) je n’ai jamais été tenté par les drogues ou même l’alcool, et ces états me dépassent. Amsterdam pour moi n’est ni égal aux drogues, ni aux prostituées, mais plutôt aux musées d’art. Enfin bref, je n’ai en effet jamais connu personnellement ces états et c’est même plutôt quelque chose que je repousse… Je ne suis pas religieux non plus et la transe est aussi bien loin de moi. Les trips dont parlent les gens et dont vous parlez pour les shamans, ou les transes qu’on voit souvent dans le vaudou, chez les évangélistes et où les interprétations sont toujours très fantasques sont pour moi des interprétations tellement liées aux personnes et à leur embrigadement qu’il soit religieux ou psychotrope.
Récemment des informations dans des journaux généralistes ont été publiées : http://www.tvqc.com/2014/09/scientifiques-allemands-prouvent-quil-ya-vie-apres-mort/
http://www.20minutes.fr/insolite/1456719-20141008-bien-vie-apres-mort
Et il y en a d’autres, qui émergent de plus en plus. Les doutes quant à leur véracité sont très prononcés. L’étude allemande parle même d’un panel de personnes de toutes origines et toutes religions dont tous les débriefing se recoupaient dans un état de séparation du corps et de la conscience, de lumière etc… Le cerveau, bourré de substances chimiques synthétique ou naturelle pour « endormir » les gens provoque forcément des réactions curieuses mais physiologiques que les gens partagent tous. De plus, et je dirait même SURTOUT, le biais de l’étude est de demander aux gens leur accord pour faire cette expérience, invalide d’emblée celle-ci puisque le panel est déjà dans la direction voulue par les résultats espérés de l’étude!?! D’ailleurs l’article ici parle de ce genre d’étude en démontant un par un les résultats. http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-des-chercheurs-viennent-ils-d-apporter-la-preuve-de-la-vie-apres-la-mort–14547.asp?1=1
Bon, je m’éloigne, et ne sais même plus pourquoi je suis parti là-dessus. Ah oui, les hallucinations, l’au-delà tout ça…
Concernant les jeux vidéos et les EMC visuelles, il y a dans Far Cry 3, une prise virtuelle de substance avec la shaman, des visions et stages un peu bizarres, même chose dans GTA V avec des missions sous acide ou herbes qui nous emmènent dans des niveaux avec des extra-terrestres et des perso bizarres. Et pendant le podcast, une question m’a assaillie et vous l’avez partiellement abodée plus tard. A savoir, peut-on rapprocher un EMC au Flow décrit par Jenova Chen? Cet état de surpuissance né de plusieurs facteurs et notamment celui de la réussite successive de passages d’un jeu. Mais alors, quelle est la substance, ou en tout cas l’intermédiaire pour arriver à cet état? Le cerveau jubile, on est dans un état proche de l’orgasme en enchaînant les réussites à l’écran, est-ce la sensation de pouvoir sur la manette et de ce qui se passe à l’écran qui nous entraîne dans cet état qui ne dure parfois que quelques secondes? Ou juste la conséquence de ces moments qui provoque la sécrétion d’hormones du plaisir. Je me suis retrouvé quelque fois totalement emporté dans un jeu, comme dans un autre monde, bouleversé par ce qui se passait à l’écran. La dernière expérience en date est en jouant à Brothers : A Tale Of Two Sons qui a été le premier jeu à me faire pleurer au moment où (ATTENTION GROS SPOILER) le grand frère se fait brutalement transpercer par une araignée géante et que son petit frère reste là, à ne pas savoir quoi faire!!! (FIN DU SPOILER) C’était un vrai grand moment de jeu, et à cet instant là je n’étais plus dans mon salon, j’étais avec eux en train de vivre l’aventure…
Allez, je m’arrête là, l’émission était super et merci beaucoup pour le petit coucou en fin de podcast, ça m’a fait très plaisir.
A bientôt…
Gilles alias Yetcha
A chaud un seul mot : bravo. Le dernier numero plus celui la, je sens que je me reconcilie avec ce podcast. Ce sujet me tient aussi a coeur je m’interesse beaucoup au sujet de l’invisible par curiosité scientifique. Comme vous l’avez dit il y a des choses que la science n’explique pas encore (comme la foudre en boule), et ecarter une piste avec comme seul base notre jugement de valeur, sans preuve pour ou contre, n’est absolument pas scientifique. Je ne parle pas la de croyance aveugle, mais simplement d’ouverture d’esprit. Je regrette que vous ayez du rejoindre le jeu video, ce sujet merite vraiment un developpement.
A bientot pour un avis plus complet.
Il me semble que le genre du jeu musical est le plus propice à ces états modifiés de conscience. En effet, l’intégration du rythme de la musique au sein du gameplay crée une sensation d’enveloppement complet dans le jeu. Je pense tout particulièrement à la série des Beatmania où beaucoup de musique électroniques sont présentes, dont de la trance et du hardcore. Ces genres sont considérés comme propices à ces états modifiés de conscience, et fréquemment associés à des psychotropes, auxquels la combinaison du gameplay rythmique et de la « zone » se substituent dans le jeu.
N’empeche Meidhi en costard c’est, a s’y meprendre, le 007 de la culture.
http://www.nesblog.com/art-culture-et-jeu/