Second numéro de Je Game Mais Pas Que, l’émission des croisements culturels menée par l’équipe de Je Game Moi Non Plus. Fred, à l’animation, est cette fois accompagné d’Antoine, Julien et Mehdi.
Dans cet épisode, la formule a été légèrement affinée. Tout commence par un rapide debriefing du n°1. Ensuite, chacun des membres a non seulement préparé un croisement entre un (ou plusieurs) jeu(x) et d’autres objets culturels, mais également une problématique liée à ce croisement. Ce qui donne quatre petits débats aux thèmes aussi variés que « Le jeu vidéo peut il utiliser la citation en usant de ses moyens propres ? » ou « Peut-on vraiment donner la parole aux animaux ? ». Pour ceux qui souhaitent retrouver les œuvres citées, elles sont listées en fin de ce billet.
Tout cela est suivi d’une nouvelle section, le sas de décompression « C’est pas du jeu ! », où les chroniqueurs nous racontent ce qu’ils ont vu, lu, écouté,… récemment, en se détachant totalement du jeu vidéo.
Sur ce, on espère que ça vous a plu et on vous donne rendez-vous au prochain numéro ! Entre temps, n’hésitez pas à nous laisser vos commentaires pour prolonger le débat, préciser, contester, saluer ou autre.
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– Julien : le jeu The Evil Within (Bethesda, 2014) et le film Paprika (2006) de Satoshi Kon.
– Mehdi : le jeu Tokyo Jungle (Sony CE, 2012) et le comic book Les Seigneurs de Bagdad (Vertigo/Urban Comics, 2006/2012) de Brian K. Vaughan et Niko Henrichon.
– Antoine : le jeu Metal Gear Solid V : The Phantom Pain (Konami, 2015) et le roman Au cœur des ténèbres (1889) de Joseph Conrad.
– Fred : réflexion globale sur la réappropriation des codes cyberpunk à partir des années 1990. Sont abordés, notamment : le manga Akira (1982–1990) de Katsuhiro Otomo, le film Blade Runner (1982) de Ridley Scott, le roman Neuromancien (1984) de William Gibson, l’album Cyberpunk (1993) de Billy Idol, le jeu Killzone Shadow Fall (Sony CE, 2013).
Pour aller plus loin :
– L’article sur Leo Castaneda évoqué par Antoine
– L’article sur Tokyo Jungle évoqué par Mehdi
– Le clip Reminder de Moderat, issu de l’album III dont il est question dans la section « C’est pas du jeu ! ». Un clip très inspiré par le jeu vidéo…
– Article Wikipédia de la société Mutato Muzika, gérée par le chanteur du groupe Devo
Générique de début : Lukhash – Beginning of Anxiety
Jingles intermédiaires : trailer de Tokyo Jungle et thème d’ouverture de Killzone 2.
Générique de fin : Devo – Some things never change
Images d’ouverture : The Evil Within et Blade Runner.
Droits réservés à leurs auteurs respectifs.
Merci pour le retour. Pour Rork, je parlais bien de la forme de cette série. A partir du tome 3 « Le Cimetière des cathédrales », y a un vrai travail d’originalité dans la conception du cadre et du coup du rythme de lecture. C’était original pour l’époque, enfin à mes yeux, et du coup, ça le restera pour moi longtemps ! :^))
Andréas, avec Druillet, font partie des auteurs de BD – car y en a d’autres – qui ont mis un vrai coup de pied dans la conception classique de la BD franco-belge.
Et le cimetière Indien, c’est pas les bases du terrain où se trouve Amityville aussi ?
Cet illogisme du lieu, je l’ai ressenti dans certains films. Par exemple, Ronin, lors de la course poursuite en voiture où ils sautent d’arrondissement en arrondissement d’une façon qui choque tout bon parisien. Mais ça soulève une question, celle du degré de connaissance du joueur/spectateur du monde utilisé dans l’œuvre.
Par exemple, si je ne connais pas Paris, rien des bizarreries de Remember me ou Ronin ne me choquera. Mais si je connais bien la ville, là, je suis heurté !
En voyant des films se déroulant à New-York, si on ne connaît pas la ville, on trouve ça bien. Mais le new-yorkais est peut-être horrifié en se disant « Quoi, le gars il passe de Brooklyn à Manhattan en tournant derrière ce parc qui est à l’autre bout de la ville, n’importe quoi ! »
Du coup, des univers sans référence peuvent peut-être mettre tout le monde d’accord, comme des mondes d’Heroic Fantasy. A réfléchir ?
Mais des reconstitutions historiques peuvent créer le même souci. Untel sera ébloui par les reconstitutions des villes dans Assassin Creed mais tel autre criera au scandale parce qu’à l’époque, on porte des bottes en daim et certainement pas en vache !
Le hème de Mehdi, c’est une prolongation du JGMNP sur les animaux dans le JV, on y parle pas déjà de Tokyo Jungle ? Que de ponts, que de ponts inter-émissions. Ah ben oui, ça a été relevé. C’est drôle de vous écouter parler de l’émission qui vous n’avez pas entendue, alors que cette émission est déjà sortie ! Niveaux de réalité enchâssés ? :^))
On parle de Milou, je trouve que sa gestion en tant que animal pensant mais n’échangeant pas avec l’homme a été reprise dans Spip, l’écureuil de Spirou.
L’extrême opposé est Ran Tan Plan chez Lucky Luke, qui, lui, ne comprend rien à l’action, à l’inverse de ses deux collègues.
« Le Futur c’est pas si mal ». tout est résumé !
Ah, on parle même de Tracks dans la partie c’est pas du jeu…
Et là, dans cette partie, vous parlez de sujet intéressants. C’est une bonne idée cette rubrique, car là, on ouvre vraiment le spectre vers des horizons larges et infinis…
Des veaux pour le générique de fin ? Arf !
non, je plaisante. J’ai découvert l’existence de ce groupe dans la BD Watchmen. Dans la série croisement…
Sur ce, merci pour ce numéro et ces parallèles dans des directions différentes mais tout aussi intéressantes.
En route pour JGMPQ 3 !
Salut David, merci pour ce long retour !
Concernant l’illogisme dans la transition entre les lieux, tu as raison pour ce qui concerne les endroits qui s’inspirent du réel. En revanche, je ne suis pas certain qu’un univers de fantasy soit « immunisé » à ça. Il suffit de voir Dark Souls 2 qui a fait date pour son relatif manque de cohérence entre les décors qui s’enchainent. C’est pas non plus scandaleux, loin de là, mais n°2 souffrira toujours de la comparaison avec n°1, son grand frère. Il en est ainsi…
Tout à fait d’accord pour Spip, au passage, qui est d’ailleurs un perso génial dans les dernières relectures en date de Spirou (Journal d’un ingénu, Le Groom Vert-de-Gris et La Femme Léopard, trois supers albums).
Rendez-vous dans l’épisode 3 !
Merci pour ce long retour!
Effectivement, niveau cimetière indien, on peut remonter à Amityville.
Je viens de trouver ce texte (un peu vague): http://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Main/IndianBurialGround
En creusant du côté des EC comics ou des films d’épouvante des années 40 type RKO/Tourneur on pourrait peut être trouver de plus anciennes bases.
Salut ! J’écoute toujours avec autant d’intérêt vos podcasts et ce spin-off même si je ne prends plus le temps de réagir systématiquement. Au sujet de comics faisant parler des animaux sans qu’ils réagissent comme des humains, je ne saurais que trop vous recommander Nou3 de Frank Quitely et Grant Morrison (dispo chez Urban), une mini-série qui met en scène des animaux domestiques transformés en machines à tuer et pourchassés par l’armée après leur libération par un activiste. Les animaux agissent vraiment en fonction de leur nature (le chien fidèle, le lapin « bête » et le chat égoïste). C’est une des lectures les plus poignantes que j’ai pu faire.
Salut à toi ! Effectivement on connait Nou3/We3 : pour tout te dire, on en a parlé en off après l’enregistrement. C’est encore un autre cross-over de l’extrême entre les thématiques (cybernétique X animaux).
Merci pour ce retour en tout cas, ça fait toujours plaisir, et content que tu continues de nous suivre après toutes ces années 😉
Côté citations un peu subtiles de jeu vidéo dans un jeu vidéo, le DLC de Last of Us cite Mortal Kombat de manière rigolote. Les Fatalities et leurs manipulations sont devenues tellement iconiques qu’on peut y faire référence de façon détournée.
Hello jgmnp! 🙂
Très intéressant ce 2ème numéro ! Encore un bon moment de passé en votre compagnie, et encore de nouvelles découvertes pour ma part (je vais notamment lire la nouvelle de Joseph Conrad) :-).
Vous écoutez parler du fait que parfois on adhère pas à certains aspects d’un JV, notamment quand vous parliez de la géographie des jeux et du système de navigation qui permettrait de passer d’un lieu à un autre, sans aucune transition logique, ou ne respectant pas une configuration réelle comme avec Remember Me et Paris, m’a fait penser à ce mécanisme cognitif qu’est la « suspension d’incrédulité ». C’est exactement ce dont vous parliez en fait ! En gros ça consiste à accepter les postulats de départ d’un univers donné afin de permettre qu’on y adhère. Du coup, les aberrations ou illogismes de certains aspects d’œuvres, que ce soit en JV, en cinéma ou en littérature, peuvent soit trouver une justification, qui est donc donnée au préalable, soit dans le cas contraire, induire une rupture dans l’acceptation de l’univers proposé. Je trouve que c’est d’une part assez subjectif, et que ça pose la question de savoir jusqu’où on est prêt à s’immerger dans une œuvre, on projette bien souvent des choses de nous-mêmes dans les œuvres que l’on aborde. Mais de manière plus objective, comme dans l’exemple de Paris, comme il a été souligné, ça dépend de la connaissance qu’à l’individu du sujet auquel il est exposé.
Pour rejoindre le raisonnement de Fred par rapport à l’unité de lieux et de sens dont peut s’affranchir le JV, je trouve du coup que pour vraiment y adhérer, comme avec The Evil Within, il faut une justification, dans l’idéal a priori, qui s’intègre dans la logique interne au jeu, et qui permettrait d’y adhérer. Dans ce jeu je crois que la justification se fait après, avec des indices délayés tout au long du jeu, révélant le sens des événements ou encore des pérégrinations géographiques qui paraissaient à première vue illogiques. Du coup, on peut comprendre que certains ressentent une sorte de confusion, ce qui est d’ailleurs fait exprès dans The Evil Within, parce que ça sert le scénario. Mais en gros il faut une explication, une justification, ou tout du moins des clefs qui permettraient d’imaginer par soi-même le pourquoi des choses, pour que la suspension d’incrédulité perdure.
D’ailleurs, d’une certaine manière, vous avez bien exploité ce mécanisme avec Medhi dans sa boite en carton… xD.
Tsukidan